Après une large consultation des habitants de La Talaudière, le conseil municipal réuni lundi 15 mai a suivi le choix de ces derniers parmi une liste de dix noms de femmes pour attribuer un nom à la nouvelle école. C’est en effet celui qui est arrivé en premier, Violette Maurice, devant celui d’Anne Sylvestre, qui a obtenu la majorité des votes.
Petite biographie de Violette Maurice :
Violette Maurice est née en 1919 à St Etienne. Étudiante à Lyon, elle entre dans la Résistance dès l’automne 1940, alors qu’elle n’a que vingt et un ans. Elle fonde à Saint-Étienne avec Claudius Volle et Denise Bonhomme le mouvement clandestin « 93 ». Le mouvement publie un journal également nommé « 93 ». Début 1943, elle adhère au réseau « Mithridate » à Lyon, où Jean Moulin lui confie la mission de regrouper les réseaux locaux. Elle est arrêtée le 9 octobre 1943 et internée à la prison Montluc, puis déportée le 2 mars 1944 à Ravensbrück où elle parvient à résister à l’enfer du camp, grâce à l’amitié et à la poésie (pour Violette Maurice, la poésie est un acte de résistance). Elle refuse d’y travailler pour l’ennemi. En 1945, elle est transférée à Mauthausen. Elle est libérée par la Croix rouge le 22 avril 1945.
Au retour, après la convalescence d’une diphtérie contractée au camp et une lente réadaptation à la vie, Violette Maurice retrouve Léon Boquin (revenu du camp de Rawa-Ruska, en Ukraine), rencontré avant la guerre aux Eclaireurs de France : elle l’épouse en 1947.
Elle est conseillère municipale de St Etienne de 1945 a 1947.
Violette Maurice se consacre aussi à la protection de l’enfance malheureuse, contre les bidonvilles dans lesquels vivaient les travailleurs immigrés stéphanois, ou encore pour la réinsertion des anciens détenus, donne des cours de promotion sociale auprès d’adultes et soutient le droit à l’indépendance des Algériens.
Elle devient présidente régionale de la Ligue contre le Racisme et l’Antisémitisme (LICRA) de 1977 à 1983. A partir de 1984, outre son témoignage de résistante déportée, auprès des jeunes scolaires notamment, Violette Maurice se consacre à l’écriture de poésies.
En 1989, elle est promue officier de la Légion d’honneur.
Violette Maurice meurt le 21 novembre 2008 à St Etienne.

(Sources : Les Amis de la Fondation pour la mémoire de la Déportation et Mémoires des déportations )